Je suis née il y a vingt et un ans à Boston et je vais donc vous raconter comment je me suis retrouvée ici à San Diego mais aussi comment et pourquoi je suis strip teaseuse au Redwood car rien a priori ne m'y prédisposait. Il faut bien reconnaître que Boston et San Diego sont presque aux extrémités opposées du pays d'une part. D'autre part, issue d'une famille aisée qui avait plutôt ses entrées dans les grandes universités et les milieux des grandes entreprises et de la finance il y avait peu de probabilités que je me retrouve à faire un numéro de strip tease devant la clientèle du Redwood. Mais reprenons la chronologie des événements qui m'ont menée là.

Née il y a donc vingt et un ans, à la toute fin du vingtième siècle, je suis en fait la petite dernière de la famille Spencer et la seule fille, arrivant après trois garçons qui sont mes aînés de dix, huit et cinq ans. Et cela n'est pas étranger au fait que je suis la petite gâtée et chouchoutée de la famille, celle à laquelle on passe plus facilement ses caprices. Ce n'est pas pour autant que j'ai eu une enfance difficile pour mes parents et elle fut même plutôt sans histoire.

C'est plutôt à l'adolescence et même à l'approche de l'entrée à l'université que la situation a quelque peu dérivée mais ce fut à vrai dire sans que les signaux d'alerte ne se manifestent pour mes parents et ma famille. Quelques fréquentations un peu douteuses, que je parvins à dissimuler malgré tout, n'y furent pas étrangères. Je m'étais notamment entichée d'un garçon que je voulus absolument suivre en Californie. L'attrait du climat de cette région associé à l'attirance que j'éprouvais pour le jeune homme me firent réaliser des prouesses pour convaincre mes parents d'accepter que je m'inscrive à l'université de San Diego. La réputation de l'université était très bonne ce qui facilita les choses et comme j'avais de bons résultats scolaires je fus donc acceptée.

Mais là-bas, une fois sur place, je fus plus attirée par les soirées festives que par les études. Je me rendis rapidement compte d'ailleurs que celui qui était mon boy friend n'était pas vraiment à San Diego pour les études. Notre relation ne dura pas très longtemps en fait. Mais à San Diego, quand on fréquente les soirées festives, il n'est pas très difficile de trouver un mec qui vous met dans son lit pour une nuit ou pour un peu plus, d'autant que l'on peut dire que la nature m'a dotée d'un physique qui peut attirer.

Les tentations sont grandes, tentations de toutes sortes, sexe, alcool et drogue. Je n'étais pas vraiment préparée à les affronter avec sérieux et j'y ai succombé. J'ai commencé à toucher à la cocaïne quelques mois après être arrivée et j'en suis devenue une bonne consommatrice. Mais je me suis vite aperçue que cela demandait un budget qui pouvait être conséquent. Et il m'a semblé difficile de demander la rallonge pécuniaire nécessaire à mes parents. Ils finançaient déjà mon logement, mes études, me versaient un bon pécule chaque mois pour me vêtir et me nourrir, pour mon argent de poche. Comment justifier qu'il me fallait quelques centaines de dollars de plus. Alors si je pus d'abord restreindre le superflu de mes dépenses, je finis par me retrouver dans une impasse.

Alors que je tournais la question dans tous les sens, trouvant parfois quelques petits boulots qui m'apportaient un peu d'oxygène, c'est une de mes fréquentations douteuses, à moins que ce ne fut un de mes dealers, qui m'apporta la solution en me suggérant de me faire embaucher au Redwood qui cherchait des strip teaseuses. L'idée me parut d'abord totalement inconcevable. Mais le manque et le temps passant firent taire en moi les scrupules. Après tout était-ce si difficile et scandaleux de se dévêtir devant des clients qui apprécieraient mon physique.

J'ai donc fini par franchir le pas en poussant la porte de l'établissement pour aller montrer au patron ce que je pouvais lui apporter, malgré mon inexpérience. Il faut juste que je fasse en sorte que mes parents ne l'apprennent pas. Je suis certes majeure mais je n'ai pas envie qu'ils me coupent les vivres. Et il faut que j'assure le minimum de présence à l'université, ce qui est possible mais m'attire de moins en moins.