Si vous connaissez mon frère, vous devez connaître la majorité de mon histoire ! Comme Tobias, je suis née à Sinaloa, une ville du Mexique. Ville connue pour la violence du cartel qui y est implanté depuis presque toujours. Vous savez également que, a à peine 3 ans, je me suis retrouvée orpheline et notre tante, habitant San Diego nous a pris sous son aile. Ne soyez pas triste pour moi, je n’ai aucun souvenir de ma ma mère, de ma ville, ni de ma vie avant les Etats-Unis. J’implante juste les bases pour vous expliquer qui je suis. Une petite immigrée. Pas assez américaine, car vivant dans un quartier plus Mexicain que si on vivait encore dans notre pays, ni assez mexicaine pour ma famille. Alors je suis moi-même, chiante, exigeante et surtout impatiente et impulsive.Croquant la vie à pleine dent !

Maintenant il y a une chose, comme un air latin, qui ne me dérange pas, même si j’ai toujours râler, rager et crier le contraire, c’est que Tobias est un vrai mexicain. Il a cette manière d’être protecteur, beaucoup trop même. Il veillait sur moi comme si j’étais une poupée de porcelaine qu’on pourrait casser d’un simple souffle. Non mais c’est agréable de savoir qu’on ne risquera jamais rien. Même si il a menacé un gosse de huit ans de l’étriper si il continuait à m’ennuyer. Oui huit ans, lui, était déjà au lycée, alors imaginer la trouille du marmot qui a failli se faire dans la culotte. Non mais voilà, mon frère et moi, on fait une seule personne, comme si nous étions jumeaux. Vous le cherchez, vous me trouvez. Vous vous en prenez à moi, il vous en fout plein sur la tronche !

Mais à la veille de ses onze ans, sa vie prit une tournure totalement différente. C’était fini d’être insouciante, de croire aux contes de fées et d’espérer que la vie n’allait nous offrir que le meilleur. Alors que je lisais un livre dans ma chambre, j’ai entendu des cris, des coups pleuvoir aussi au rez-de-chaussée, alors j’ai couru, je voulais prendre le téléphone, je voulais prévenir les secours, tout et n’importe quoi pour aider notre tante, qui était un peu tout ce qui nous restait à mon frère et moi. Mais je n’ai pas eu le temps de beaucoup qu’un grand mallabar m’attrapa et me fit remonter. Je voyais que mon frangin faisait tout pour la sauver, pour éviter que ces hommes ne continuent à la frapper, à la tabasser. Moi je pleurais, j’étais dans l’escalier, je regardais à travers les barreaux, impuissante. Quand Tobias me rejoignit, il me fait monter dans sa chambre, nous n’avons pas parlé, nous sommes restés là, sans trop savoir quoi faire. Je savais très bien qu’il me protégeait de cette manière, mais c’était trop tard, la vision d’horreur était déjà bien ancrée dans ma tête.

Je haïssais ces hommes et encore plus celui que j’appris être mon oncle. Je le haïssais tellement que je dessinais souvent son visage, j’imaginais toute la haine que je pourrais lui envoyer à la gueule si un jour je le reverrais. Et la différence par la suite, entre mon frère et moi, c’est que je n’ai jamais eu admiration pour ce gars. Je prenais tout ce qu’il pouvait nous offrir en nourriture, en fournitures scolaires, etc, mais jamais je ne lui devrai le respect ! Ô grand jamais cet homme ne sera pour moi de ma famille, le sang ne fait pas tout !

Quand il revint dans nos vies un an et demie après, j’étais à peine aimable avec lui, n’oubliant pas tout le mal qu’il a pu nous faire en même temps qu’à cette femme qui a tout donner pour que nous soyons heureux Tobias et moi. Cette femme qui a été jusqu’à payer de sa dignité pour qu’on ait toujours de quoi manger sur la table. Putain, cet homme voulait nous faire croire qu’il avait un autre dessin pour nous que celui de se servir de nous deux ? Non, je n’y crois rien. Je le déteste et je crois que je le détesterai toujours. Un jour, je le ferai payer ! Un jour, je le rendrai aussi pitoyable, aussi bas que terre qu’il ne l’a fait avec Rosita. Je suis retournée à l’école, car il avait raison sur un point, on devait devenir des gens avec de la jugeote et faire grandir le petit pois qu’on aurait eu dans le crâne si on avait laissé tomber. Mais je dois surtout apprendre, devenir libre et l’envoyer chier quand je le voudrai. Une fois avec un métier et avec un bon passeport américain dans les mains, je ne voudrai plus rien avoir à faire avec ce connard de merde.

Si vous saviez comment j’en ai voulu à Tobias. Le Chicanos Mc était pour moi une manière de plus pour Marcus de poser une main sur mon frère. Je le haïssais de plus en plus, plus il tentait, à mes yeux, de nous manipuler pour devenir ce qu’il désirait. Il formait juste la future génération ! Il formait mon frère pour être un futur lui et ça, c’était impossible pour moi de le concevoir. Alors je m’accrochais pour rester le plus proche possible de ce frère qui était de plus en plus attiré par le côté sombre de la vie de biker hors-la-loi. J’étais sa soeur, je resterais plus importante que ce gars qui est tombé du ciel.

15 ans, l’âge de la liberté. L’enfoiré qui avait fait de ma vie un enfer sur terre se tira pour nous laisser à nouveau seuls. Comme avant ! La tête haute, le coeur plus léger, je me battais tous les jours contre mes démons pour rester sur les bancs de l’école, pour continuer à être appréciée de tout, pour rester la cheffe des chearleaders malgré que mon frère formait un gang dans le quartier latin de la ville. Et je réussissais ! La comptabilité, voilà dans quoi je me lançais. Je voulais pouvoir gérer notre rêve de liberté à nous deux, les Hermandez. Mon bro lança d’ailleurs le El Fuego. Mon nom était déjà sur le contrat, c’était écrit que mon frère gérait tout et avait toutes les procurations jusqu’à ma majorité. La moitié des profits venait sur un compte bloqué à mon nom et cela une fois retiré tous les frais lié à ce fameux club d’escort girls.

Je vivais quasiment dans ce club. Une fois le lycée terminé, c’est là-bas, dans une chambre privée que j’allais faire mes devoirs, puis que j’étudiais mes leçons et cela avant de faire les comptes de la boite. Je savais ce que je voulais et j’avais la tête dure, j’allais y arriver, j’allais montrer qu’on avait pas besoin de Marcus pour être au plus haut. Pas besoin de son fric pour être au top. D’ailleurs, je me promis rapidement que, comme il a aidé à payer, je voulais lui rembourser toute cette somme de départ dès que je le pouvais, une manière de ne plus dépendre de cet enfoiré qui m’écoeurait toujours autant.

Mais un soir, un client mécontent sortit une arme, j’entendis immédiatement les cris, la détonation. Le type, mécontent, ivre mort, avait voulu plus avec une des filles, qui lui avait refusé car il devenait violent du à cet abus d’alcool. J’ai pris l’arme qui était dans le coffre fort du bureau de mon frère, je l’ai chargé et direction la salle principale. Le gars a pointé son arme sur moi, c’était lui ou moi, j’ai tiré. je l’ai tué. J’avoue que même si beaucoup de gens en auraient été traumatisés de cette situation, si d’autres filles auraient totalement laché prise, moi, je gardais mon calme et du haut de mes 17 ans, j’ai tout géré comme si j ‘en avais l’habitude. Mon frère a tout gérer, il a trouvé le moyen que je ne sois pas inquiétée, rien du tout ! Je m’en suis sortie blanche comme neige.

Lorsque j’ai eu 28 ans, pour ma famille mexicaine, surtout cet oncle, j'étais une honte. J'étais censée être déjà mariée, avoir déjà fait une descendance pour notre clan. Mais je ne voyais pas la chose de la même manière, je ne voyais pas pourquoi je devais me lier à qui que ce soit juste pour paraître aux normes de mon pays et de ces coutumes encore bien trop dégénérées pour certaines. Pourtant Marcus m’avait promis à un homme, le proche d’un chef d’un très grand cartel de Sinaloa. Une manière pour lui que tout le monde soit ami, allié et surtout que lui ne doive plus marcher dans les rues de sa ville en regardant à chaque pas au dessus de son épaule. Le gars en question, avait fait des tonnes de conneries et avait besoin de venir aux Etats-Unis pour une nouvelle vie. La suite montrera si j’ai obéis ou pas !

Vous imaginez bien que je n'ai pas obéi. J'y ai réfléchit, j'ai même eu une aventure avec le gars en question, mais au final ma liberté était bien plus importante qu'une alliance. Emilio a eu du mal à l'accepter, Marcus aussi, mais je m'en fiche. Alors aujourd'hui, je ne vis plus du tout sous leur coupe et même si j'aime toujours autant mon cousin, il n'a pas à me dicter ma vie. Il l'a compris, mais bon, je suis chiante et dois le rappeler autant que je peux. Résultat, je vis à Tijuana, je bosse toujours au nouveau Fuego et surtout, je vis ma vie comme je l'entends !