Le bruit d’une horloge sans rien d’autre pour le couvrir. Tic… Tac… Tic… Tac… Un homme marchant dans le couloir de l’hôpital en faisant des marques avec ses bottes sur le plancher. Un uniforme de policier et une nervosité plus que palpable. La porte d’un bloc opératoire  qui s’ouvre alors qu’une femme apporte un bébé dans une couverture et le pose dans les bras de l’homme. Une naissance non prévue pour cette nuit mais qui avait tout de même eu lieu. Je suis né le 1er mars 1984. Rien d’exceptionnel là-dedans. Une césarienne comme il s’en faisait des milliers. Je ne me présentais pas de la bonne façon supposément. Je faisais déjà chier mes parents avant même de pointer le bout de mon nez.

L’horloge tournait et le temps avançait. Mon père était un policier alcoolique et violent avec ma mère. Il était peu à la maison mais chaque fois c’était des cris et des engueulades. Je devais avoir 4 ans la première fois que j’ai eu conscience qu’il  levait la main sur elle. Cela engendrait en moi un sentiment d’injustice profond mais également une colère immense que je ne saurai jamais assouvir. Les policiers sont censés servir et protéger la population. Ce n’était pas le cas de celui-ci dans son propre foyer. Les cris continuaient avec les années et je me mêlais de cette histoire en menaçant mon père avec un couteau alors que j’avais 9 ans. Il me frappait au visage avant de me prendre ce dernier en me disant que je ne savais pas ce qu’était la misère et de fermer ma gueule. Grossière erreur de sa part. Je lui sautais dessus pour le frapper au visage à de multiples reprises. Ma mère hurlait en me disant d’arrêter. Je retournais dans ma chambre en me disant que je ne serais jamais comme lui. Que jamais je ne ferai de mal à ma femme de cette façon si un jour j’en avais une.

Ma mère décidait de divorcer de mon père. Ne prenant pas la chose, il décidait de se pendre dans le garage. C’est moi qui le trouvait et je le regardais de longues minutes en me disant qu’il avait choisi la solution facile. Il était un putain de lâche. Je choisissais de devenir un meilleur policier que ce dernier. C’était mon but pour l’avenir. Est-ce que j’allais réussir? C’était relatif.

Mon adolescence était une concentration dans le sport. Je me gardais en forme comme jamais. J’adorais les sports de contact comme la boxe et le football américain. J’étais doué mais sans plus. Cela me permi cependant d’entrer à l’école de police où je donnais tous ce que j’avais pour être le meilleur. Je devais me rendre à l’évidence, j’étais meilleur sur le terrain que dans un putain de bureau. Je sortais de l’école pour entrer dans la police de San Diego. Je commençais comme tout un chacun à la circulation. Cela me permettait de me faire un nom, mais j’avais horreur d’avoir un partenaire. Je n’aimais pas que l’on me dise quoi faire ou encore comment agir les des arrestations et tout le reste.

Maria

Ah! J’oubliais de raconter ma rencontre avec la sublime Maria. Maria … Une femme sublime que j’avais rencontré alors que j’étais étudiant à l’école de police. Elle cumulait les petits boulots mais j’adorais son caractère. Je l’avais croisé pour la première fois dans un restaurant de tacos. Elle m’était tout de suite tombé dans l’oeil. Je la fréquentais durant un moment avant de finalement en faire ma petite amie officiellement. Elle endurait mon caractère de merde et mes sautes d’humeur tout comme j’endurais le sien. C’était une femme au caractère fort que j’appréciais grandement et que j’aime toujours aussi profondément. Je lui offrais un petit mariage sans grande cérémonie après ma première année sur le terrain comme policier. Rien d’exceptionnel, mais je me sentais à l’aise avec elle même si plusieurs n’acceptaient pas notre relation car elle était mexicaine. Moi, je m’en fichais. Elle était la femme parfaite pour moi. Ma mère était la seule à être venue à mon mariage dans ma famille avec quelques collègues. Je n’en demandais pas plus.

San Diego Police Department

«HUNTER»

Déjà deux ans au SDPD. Je sentais en entendant mon chef hurler mon nom que ça allait barder pour moi. Je me levais doucement en soupirant pour aller le rejoindre. Je restais debout alors qu’il me disait que j’allais transférer au stup. Supposément que ce n’était plus ma place le circulation car je faisais trop de vague. Je commençais mon nouveau avec une belle augmentation et j’en étais bien heureux. Cela demandait un nombre important de sacrifices cependant. Je travaillerais autant de jour que de nuit lorsque je serais sur une affaire. J’aimais bien ce boulot et j’y restais deux années. Deux années à en apprendre plus que les gangs divers de la région comme les Chicanos et les Irons Brotherhood. Ce n’était pas des enfants de coeur, mais je n’en avais rien à foutre. Je n’étais pas un petit bichon maltais non plus. C’était aussi à cette époque que je commençais tranquillement à boire et que je faisais acquisition d’une petite maison pour Maria dans le quartier de San Ysidro. Elle voulait être plus proche de sa famille et je ne pouvais que la comprendre.

Je changeais finalement pour aller à la criminelle. On jugeait que mon expertise serait mieux adapté là-bas. J’avais déjà une plus grande expérience car j’avais fait plusieurs postes de quartiers mais également des département différents alors que ceux qui étaient là avaient le cul dans le fauteuil depuis dix ans sur le même poste. Des types râleurs et rouiller. Je commençais à faire des interrogatoires et je me retrouvais toujours à jouer le méchant flic. Mon manque de patience me jouait des tours par contre. J’étais trop violent pour eux et je recevais des plaintes pour brutalité policière. Je me détachais de plus en plus de ma vie privée pour passer du temps au travail. Maria voulait avoir un dinner’s et elle en aurait un! Je cumulais le fric en malade pour lui offrir son restaurant. J’y allais pour manger le soir. Cela me permettait de passer un peu de temps avec cette dernière.

«HUNTER»

Visiblement, mon chef ne savait plus quoi faire de moi. Mes partenaires ne restaient pas et lorsque j’étais trop au poste, je faisais de la merde. Il savait cependant que j’étais un travaillant. Aussi, il décidait de m’envoyer au poste de San Ysidro. Un poste de quartier où personne ne voulait aller. C’était la merde là-bas. Je sentais que j’avais les reins assez solide. Ma surprise fut grande en arrivant dans ce poste de police usé et désuet. Je comptais bien le remettre sur les rails mais c’était un utopie. La frontière était tout près et la drogue circulait amplement. C’était le point de départ. À mon grand étonnement, on me nommait lieutenant par intérim. Le dernier étant décédé d’une balle dans la tête durant un truc. J’avais un avantage sur d’autres cependant. J’habitais déjà dans le quartier et j’étais familier des lieux. J’avais des doutes sur de nombreux rapports cependant. Je soupçonnais plusieurs confrères d’être corrompus mais je ne savais pas dire qui. La vie continuait son cours mais ma patience n’était plus.

L’incendie.

J’étais en plein interrogatoire lorsqu’un collègue cognait dans la vitre. Je levais les yeux au ciel pour aller le voir. J’avais horreur que l’on me dérange et ma tolérance était au minimum. Je gueulais dans la salle alors que l’on m’annonçait que ma maison venait de passer au feu… Maria! Je rentrais rapidement chez moi en prenant ma Ford Mustang et en mettant les girophares d’urgence à l’intérieur. Lorsque j’arrivais, les pompiers étaient déjà sur place mais la maison était complètement en flammes. Ma femme allait dans mes bras alors que je regardais toutes nos belles années s’envoler en fumer. Les photos … Les souvenirs. Il ne resterait plus rien! Je serrais Maria dans mes bras en tentant de la rassurer au mieux. Nous étions assuré non? … Non?

Une enquête était ouverte concernant la nature de l’incendie. Les choses étaient hautement étrange. Les rapports étaient nébuleux et la réponse de nos assurances plus que lentes. Je commençais à me poser de sérieuses questions lorsque je recevais l’appel tant redouter. Les assurances ne payeraient pas. Pas un seul centime alors que j’avais toujours été un honnête travailleur des forces de l’ordre. Bon honnête étant tout de même relatif. J’avais peut-être falcifier quelques dossiers comme tous les policiers que je connaissais. Je perdais totalement pieds après cet appel. Je buvais encore plus le soir, je fumais d’avantage et je profitais de la gente féminine un peu trop. Je ne cachais rien à ma femme concernant mon infidélité. Je l’aimais mais j’avais besoin de sortir toute la colère que j’avais en moi et ça devenait vachement compliqué. Mes tatouages dans le dos se multipliaient et je bossais de plus en plus sans même réussir à m’en sortir. Nous devions payer le loyer du restaurant, l’hypothèque de notre maison partie en fumée et également le loyer du petit appartement que nous avions trouver. Je voyais les piles de factures s’accumuler. Nous arrivions à peine à nous sortir la tête de l’eau. Je ne pouvais pas faire d’avantage d’heures et Maria également. Nous étions dans une impasse des plus terribles.

Lieutenant Bryan Hunter

J’étais à l’intérim comme lieutenant pour San Ysidro depuis un sacré moment. Personne ne voulait se fichu poste et il fallait avouer que le quartier devenait de moins en moins sure. Un cartel semblait prendre toute la place en plus des Chicanos et des Irons. Je sentais que la merde allait venir et c’était à ce moment que le chef du SDPD me nommait le lieutenant de la place officiellement. Je changeais mon insigne et j’avais le plein pouvoir. Ce poste était le mien. Le cartel commençait à nous faire des misères comme jamais. Personne n’était en sécurité et c’est là que les Chicanos ont commencé à protéger les habitants et les commerces. Je leur devais beaucoup dans un certain sens. Ils me permettaient de protéger Maria de ses débiles. Au fond, ces types n’étaient pas si mal. Ils étaient présents pour le quartier, les habitants et les mexicains. Nous avions des valeurs communes en quelque sorte.

Je n’avais jamais été corrompu, mais je devais me rendre à l’évidence. J’avais besoin de fric et eux avaient besoin de continuer leurs activités sur le territoire. Je rencontrais plus officiellement Emilio Jiménez le président du club. Nous avions convenu d’un marché. Je fermerai les yeux sur leurs activités et je les couvrirai au besoin en échange d’argent. Bien évidemment le respect était de mise et je comptais mettre mon grain de sel dans chaque affaire concernant un Chicanos de près ou de loin. Pour les Irons … J’en avais rien à foutre.

Le manque de membres de force de l’ordre amenait également quelque chose de bien. J’avais du pouvoir dans toute la ville et je pouvais mettre mon grain de sel jusqu’à la frontière. Ce n’était pas négligeable et cette fusion allait me permettre de me promener d’avantages. Ma réputation n'était plus à faire désormais. Je restais cependant dans les ténèbres et le monde la nuit. Qui sait ce qui allait arriver maintenant que j’étais corrompu? Rien de bien différent en somme.